Patrimoine linguistique

Saint-Brieuc est actuellement presque uniquement francophone, mais a longtemps été une ville où ont été parlés le breton, le français et le gallo. L'effacement progressif du gallo et du breton au profit du seul français s'est produit durant les années 1950.

Saint-Brieuc entre Gallo, Breton et Français

Saint-Brieuc est actuellement presque uniquement francophone, mais a longtemps été une ville où ont été parlés le breton, le français et le gallo. L'effacement progressif du gallo et du breton au profit du seul français s'est produit durant les années 1950.

Il semble que le breton ait été parlé majoritairement dans le pays briochin au moins jusqu'en 1200. Par la suite, le gallo, s'est imposé dans les campagnes alentours de Saint-Brieuc, tandis que la cité devenait elle-même trilingue avec l'arrivée du français (ancien français d'abord), sans doute par utilité économique.

Lieu de marchés et ville épiscopale, Saint-Brieuc fut en effet pendant sept siècles un lieu de rencontre de populations originaires des campagnes gallophones et bretonnantes. Les évêques et les nobles du Penthièvre étaient probablement quant à eux déjà francophones à la fin du XIIIe siècle, tout comme les ducs de Bretagne.

En 1554, un marin de La Rochelle décrit la Bretagne bretonnante comme partant de Saint-Brieuc et arrivant au Croisic (44). En 1588, une carte décrit la limite entre langue bretonne et gallo à Binic. Il semble que les marins briochins aient conservé l'usage de la langue bretonne, à la différence du reste de la population.

En 1636, Dubuisson-Aubenay indique dans son Itinéraire de Bretagne que la moitié des habitants connaît la langue bretonne en plus du français : « En la ville on parle moitié breton ; mais tout le monde scait françois ». À partir des années 1800, de nombreux bretonnants émigrent vers la commune, chef-lieu du département, contribuant à maintenir l'usage du breton dans la cité.

À Saint-Brieuc au milieu du XIXe siècle si l' « on parle le français », « le breton est familier aux classes ouvrières. »

Une enquête réalisée en 1988 a indiqué la présence d'environ 7 000 bretonnants dans l'agglomération briochine.