Galerie Raymond Hains

En quelques mots...

Art contemporain à Saint-Brieuc

Le programme d'expositions de la galerie Raymond Hains permet d'inviter des artistes reconnus ou émergents à produire et présenter leur travail dans le contexte de la baie de Saint-Brieuc.
Gardant en mémoire les nombreuses expériences initiées par Raymond Hains dans le champ de l'écriture, de la sculpture, de l'image, comme de la pensée sur l'art, la vie ou l'espace public, la programmation de cette galerie porte une attention particulière à des pratiques attachées à renouveler les regards sur le monde qui nous entoure.

La galerie est membre du réseau a.c.b / art contemporain en Bretagne et rassemble des visiteurs issus d'un large territoire. Elle est, aux côtés du centre d'art Passerelle (Brest), lieu associé de la Biennale de Rennes, et co-produit ses projets avec des partenaires nationaux et internationaux (FRAC Bretagne, FRAC Champagne-Ardennes, Centre national des arts plastiques, WIELS Bruxelles, Mudam Luxembourg...).

La galerie offre aux publics scolaires et aux familles des parcours-ateliers ou des visites commentée conçus par une équipe de professeurs et de médiateurs pilotée par une historienne de l'art (demandes de réservation par mail).

La bibliothèque des Beaux-arts

La bibliothèque des Beaux-arts de Saint-Brieuc (4000 ouvrages) dispose du fonds le plus important des Côtes d'Armor dans cette spécialité.
Il est à l'image de l'ancrage de l'établissement dans l'histoire et l'actualité des arts visuels : dessin, gravure, peinture, sculpture, performance, photographie, vidéo, multimédia, design graphique, design, architecture, catalogues d'expositions, monographies d'artistes, revues...
La consultation des ouvrages de la bibliothèque est offerte à tous les publics le mercredi de 14h30 à 16h30 et le jeudi de16h à 18h45 (hors jours fériés et vacances scolaires). Une sélection d'ouvrages est mise en avant en lien avec chacune des expositions organisées à la galerie Raymond Hains.

Des conférences mensuelles

Le programme d'exposition donne lieu à un cycle de conférences-sandwich gratuit et ouvert à tous. Ces rendez-vous mensuels permettent de rencontrer les artistes exposés ou d'autres acteurs de la création (critiques d'art, architectes, commissaires, designers, historiens...).

La galerie Raymond Hains vient ainsi compléter l'ensemble des ouvertures sur l'art portées par l'école des Beaux-arts de Saint-Brieuc en offrant à tous les publics une rencontre directe avec des œuvres d'art et leurs auteurs.

Venir seul ou en groupe à la galerie

L'entrée de la galerie est libre et gratuite, du mardi au samedi, de 15h à 18h.

L'équipe de la galerie propose : 

  • des visites commentée pour les groupes;
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  • des "parcours-ateliers" pour les écoles;
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  • des "parcours-futurs pour les collèges et lycées
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En ce moment à la galerie Raymond Hains

Le modèle et le perroquet, de Chloé Dugit-Gros

Exposition du 16 mars au 29 juin 2024

L’exposition que Chloé Dugit-Gros a conçue pour la galerie Raymond Hains, prolonge ses recherches sur la manière dont les oeuvres peuvent participer pleinement à la «  vie  » d’un lieu et de ses usager.ères : ici un espace d’exposition inscrit dans une école d’art. L’artiste ne renonce pas pour autant au rapport contemplatif à l’art ; ses objets (dessins, sculptures, peintures) se regardent, s’admirent mais le plus souvent intégrés à un faisceau de relations, rarement de manière exclusive.

Chloé Dugit-Gros réalise ainsi ici un ensemble d’œuvres qui peut être «  activé  » par les élèves, les professeur.es de l’école et les visiteur.ses. Elle a proposé que certains enseignements dits académiques (modèle vivant.e, modelage, peinture…) puissent être dispensés dans l’espace d’exposition. Les modèles vivant.es tout autant que les élèves et le public peuvent poser sur des sculptures-socles, se changer derrière une sculpture-paravent, dessiner depuis des sculptures-tabourets ou encore s’installer sur des sculptures-banquettes. En invitant ces visiteur.ses à s’approprier les lieux, l’artiste introduit de la porosité dans la forme même de l’exposition. Une forme ouverte, en mouvement, évoluant à mesure de ses usages qui se ré-inventent chaque jour. La citation de Claude Cahun, que Chloé Dugit-Gros reprend sur une série de dessins colorés accrochée au mur et sur le rideau qui traverse dans sa largeur l’exposition, éclaire sur ce qui est en train de se passer et plus généralement sur la posture artistique de ces deux artistes : I’m in training. Don’t kiss me. (Je m’exerce. Ne m’embrassez pas).

Que disent-elles ? Que dit Claude Cahun sur la photographie noir et blanc réalisée en collaboration avec Marcel Moore, dont s’est inspirée Chloé Dugit-Gros, et sur laquelle la première apparaît assise, jambes croisées, le visage fardé fixant l’objectif et arborant un haut moulant clair sur lequel sont inscrits ces quelques mots ? Peut-être qu’elles, ces artistes, sont aussi toujours en formation. Qu’elles ne revendiquent ni formats établis ni d’identités fixes. Qu’on ne peut définir leur travail de manière univoque et sans considérer la manière dont il dépasse ou déborde largement des espaces circonscrits de l’art. Ce travail de suture se traduit chez Chloé Dugit-Gros par une recherche qui mélange de façon réjouissante et jamais permanente les références que l’histoire parfois isole - elle regarde et emprunte ainsi tout autant à la culture du graffiti, à un minimalisme émancipé de ses canons, à un design eighties qu’à une certaine idée du bricolage domestique.

Le titre de l’exposition, Le modèle et le perroquet, fait référence au monde des outils et de la technique qu’elle aime tant (le perroquet est un outil pour dessiner des lignes courbes), mais évoque également le binôme que l’histoire de l’art a érigé en héros, le peintre et son modèle. Le peintre et celui ou celle qui le regarde. L’artiste démiurge et son sujet. Seulement ici le modèle devance l’artiste, iel n’est plus seulement muse mais condition du travail en train de se faire. Et le perroquet, non sans espièglerie, est l’avatar de l’artiste flamboyant.e qui répéterait inlassablement la même chose. Mais la recherche artistique ne s’incarne t-elle justement pas dans ce bégaiement ininterrompu, ces essais sans cesse renouvelés? L’école d’art n’est-elle pas le lieu par essence de l’émergence de cette quête dont la résolution n’adviendra probablement jamais ? En réconciliant ces deux figures - le modèle et le perroquet - Chloé Dugit-Gros tente d’adoucir les rapports parfois conflictuels de l’artiste avec son propre travail en le confiant aux mains délicates du public.

L’artiste

Née en 1981 à Paris, Chloé Dugit-Gros est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (avec les félicitations du jury) et de l’école d’art de Glasgow. Elle a été professeure de volume-installation à l’École Européenne Supérieure de l’Image de Poitiers de 2016 à 2023.

Chloé Dugit-Gros a exposé en France et à l’étranger, notamment à la Radiator Gallery à New York, au centre d’art le Quartier à Quimper, à la project room du Wiels à Bruxelles, à la PSM gallery à Berlin, à la Villa Empain à Bruxelles, à la Kunsthalle de Bâle, à la galerie Dominique Fiat, la galerie Anne Barrault et la galerie Dohyang Lee à Paris.

Elle vit et travaille aujourd’hui à l’Île-Saint-Denis (93).

Les dernières expos à la galerie Raymond Hains

Retrouvez les présentations des différentes expositions accueilles par la Galerie Raymond Hains depuis 2015 sur le site du réseau art contemporain en Bretagne.

Galerie Raymond Hains, hors les murs

Épisode 1:  "Le voyageur"

"Le voyageur", de Joachim Monvoisin, installation pérenne inaugurée en juin 2021 devant le pont de bois sur le Gouédic, au bas de la rue de Trégueux.

Le 1er mars 2021, Louise-Anne Gautier est victime d'un accident fatal alors qu'elle circule à vélo. Élue au conseil municipal de Saint-Brieuc de 2004 à 2020, ardente militante des mobilités douces, sa brutale disparition a ému les habitants et les élus de la ville de Saint-Brieuc qui ont souhaité lui rendre hommage à travers l’implantation d’une œuvre.

Joachim Monvoisin a imaginé un espace ouvert sur la vie plus qu’un monument vertical. Un lieu pour se souvenir, se recueillir, mais aussi un lieu qui prolonge un peu l’engagement de l’élue disparue, en contribuant à une facilitation des mobilités douces. Un signal de bienvenue, un point de ralliement, un espace hospitalier pour les mobilités douces, dans l’espace naturel de la vallée de Gouédic. Son installation est en effet praticable et offre aux cyclistes de tous âges un dispositif d’accroche et de gonflage. Le site d'implantation et les aspects ergonomiques ont été définis en collaboration avec l'association Vélo-utile, le comité de quartier de Robien et les services espaces verts de la Ville. Une attention particulière a été portée aux méfaits de l'étanchéification des sols (ici limitée à son minimum grâce à l'emploi de géotextile et de mulch).

Épisode 2 : "Formes"

Les productions d'Atelier Bingo, prennent la forme de collages, d'éditions, d'expositions, de céramique mais aussi de nombreuses collaborations avec les secteurs de la communication visuelle, du design textile et du design d'objet. Le duo a imaginé une installation rejouant les formes des enseignes commerçantes. Son installation, composée d’un ensemble de 24 éléments graphiques colorés, présente la particularité de pouvoir être déplacé et ré-interprété, comme un alphabet abstrait, ré-agençable dans la ville par les artistes

Outre la revalorisation du patrimoine bâti du centre-ville, ce projet permet de rendre aussi visible le riche tissu d’acteurs locaux actifs dans les réseaux des industries créatives : ici, en l’occurrence, l'atelier Bingo, duo récemment installé à Saint-Brieuc s'est associé aux équipes d'Exokit (travail du bois) et de Géraud de Bizien (travail des résines), implantés de plus longue date au port du Légué.

Ce projet a bénéficié du plan de relance «  Contre Vents et Marées  » de la Région Bretagne, porté en partenariat avec le réseau "Art Contemporain en Bretagne".

Épisode 3 : Virginie Yassef "[…] n’avait jamais été – jamais si vite – entouré par les singes […]"

Virginie Yassef insère dans le réel des éléments de fiction : ici, elle met en scène un «  théâtre de singes  », sonore et lumineux, sur le plus grand arbre du parc des Promenades. Au cœur de l’espace urbain, dans la routine du quotidien, un spectacle hors du commun se rejoue chaque jour à la tombée du jour. À mesure que le soleil se couche, montent les premiers cris de singes et une lumière surnaturelle aux tonalités violettes. Les cris circulent dans l’arbre et glissent peu à peu vers des sonorités plus harmonieuses. Un chœur de singes se forme. Au moyen d’un dispositif de spatialisation sonore et d’un éclairage séquencé, Virginie Yassef convoque le surnaturel dans un environnement pourtant familier. Chaque soir, un monde sauvage, exotique et surprenant prend vie dans le séquoia du parc.

Oeuvre issue de la commande nationale d’œuvres temporaires et réactivables pour l’espace public portée par le Centre national d’arts plastiques (Cnap), en partenariat avec la ville de Saint-Brieuc et sa galerie Raymond-Hains.

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