A l'instar de tous les chefs-lieux de départements, la ville de "Port-Brieuc" eut à se doter d'une bibliothèque suite au décret de la Convention du 8 pluviôse de l'an II (27 janvier 1794).
En mai 1799 dans l'ancien couvent du Calvaire, avec l'école centrale dont elle relève alors. Peu de temps après, en 1801, cette dernière est déménagée vers le Couvent des Cordeliers, correspondant à l'actuel emplacement du collège Anatole Le Braz. C'est donc dans la chapelle de ce vénérable monastère (fondé au 16ème siècle) que la bibliothèque et le musée prennent place, suite à plusieurs travaux préalables d'aménagement.
La gestion en revint officiellement à la municipalité de Port-Brieuc à partir de mars 1803. mais c'est finalement le 31 mars 1806 que la bibliothèque est officiellement ouverte au public tous les jours, excepté le dimanche, depuis dix heures du matin jusqu'à midi, et de trois heures à cinq heures du soir.
La naissance de la lecture "publique" à Saint-Brieuc peut-donc être fixée à cette date. Les lecteurs sont majoritairement issus des élites locales : enseignants et savants, notables et commerçants... Sur le mode des salons et chambres de lecture du 18ème siècle, on vient à la bibliothèque pour se rencontrer, discuter, régler des affaires, souvent bruyamment.
La bibliothèque évolue peu jusqu'en 1840, vivant des acquis de la Révolution. l'année suivante, la municipalité met en place un nouveau règlement et une Commission au moyens relativement étendus. Le règlement impose les grandes tendances des bibliothèques du siècle à venir : la recherche de l'ordre et du silence y est particulièrement soulignée, ce qui atteste de problèmes antérieurs en la matière ! La littérature du temps (le roman commence à s'imposer) ne s'installe sur les étagères qu'à condition de ne pas heurter les bonnes moeurs. Les documents anciens font également l'objet d'une attention redoublée, suite à des lacunes constatées dans les inventaires.
La construction du Lycée public (toujours sur le site de l'actuel collège Le Braz) à partir de 1848 est l'occasion de nouvelles transformations : une nouvelle chapelle est construite, ce qui aboutit en 1863 à la destruction de l'ancien bâtiment des Cordeliers. C'est cette même année (1863) qu'est ouverte la nouvelle bibliothèque, qui vient donc de fermer sur son deuxième côté la cour du Lycée. le premier niveau du bâtiment est alors réservé aux collections du Musée. L'étage abrite la Bibliothèque.
Au cours du 20ème siècle, au gré des possibilités et évolutions urbaines, celle-ci se déploie progressivement. D'abord in situ vers le premier niveau, profitant du départ du Musée vers le site de l'ancienne gendarmerie. Puis en dehors de ses murs, au début des années 1980, vers l'ouest, désormais confinée entre les actuelles rue du 71ème régiment d'infanterie et rue de la gare.